Sunday, June 28, 2009

A jour sans .. (vélo)

Un jour sans .. mais j'ai pourtant du travailler un peu sur mon vélo : hier une fuite (ce qui m'a fait pensé qu'une des chambres à air que j'avais n'allait pas avec le pneu), et ma roue arrière mardi... J'ai du trouver des pièces dans Iowa City. Et la ville est plutôt plaisante pour se ballader.

Contrairement à beaucoup de villes traversées, le centre est plutôt animé, grâce à l'Université et sa population estudiantine. Il y a des places et de petites rues avec les gens qui s'y promènent, des 'cafés' comme les aiment les Français, et des bars bien sûr !

Et que dire de cette bière dont je n'ai jamais entendu parler ? Fat Tire. Sur leur site web, ils proposent de vous échanger votre voiture contre un vélo!

En descendant le Mississippi

Le Mississippi prend sa source dans une large vallée qui se situe entreke Monts Appalaches et les Montagnes Rocheuses. Je suis arrivé dans cette vallée aux alentours de Curwensville en Pennsylvanie. Pour être précis le lac que j'ai vu était plutôt celui dans lequel la rivière Ohio, qui est un affluent du Mississippi, prend sa source.

Ce que je qualifie improprement de vallée s'étend sur près de 40% du territoire des Etats-Unis et constituent le coeur des grandes plaines qui faisaient tant rêver les anciens pionniers.

Zadok Cramer fut l'un deux et il nous a laissé un guide de voyage assez curieux, destiné à aider les gens à remonter la rivière Ohio, en indiquant les bons emplacements de campement. La première édition de son livre, "Navigator" a été publié en 1801 et a donnée lieu à 25 tirages par la suite.

Avant d'arriver à Moline dans l'Illinois, j'ai traversé la Rock River, un des nombreux affluents du Mississippi.

Quand on pédale le long du Mississippi on doit sacrifier au rituel et prendre quelques photos de ces bateaux à roues à aube (à propos la piste cyclable de Moline est vraiment génial!) juste pour prouver que c'est bien le Mississippi et pas une autre.

De l'autre coté du Mississippi on trouve Davenport dans l'Iowa et le barrage qui régule le flux de la rivière.

Plus d'info:

* The Navigator by Zadok Cramer, the actual text
* Mississippi drainage basin
* Ohio drainage basinNote: tonight, I eventually reached Iowa City after a ride of 97 mi, my longest since I left.



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Saturday, June 27, 2009

Interstate 80

Encore une route qui va de new York (enfin Presque, 6 kilomètres plus loin dans le New Jersey) à San Francisco. J’ai souvent longé la “I80” mais sans jamais l’emprunter puisqu’elle est interdite aux véhicules non-motorisés.

Ce soir, je discutais avec Tim de mon itinéraire à travers les prochains Etats, et notamment la traversé des Rocheuses. Tim est un ancien chauffeur routier ce qui lui donne une certaine autorité quand on aborde le sujet des itinéraires routiers.
Aussi je l’écoute quand il me déconseille fortement de passer par le grand désert de sel. Même avec son camion il hésite à emprunter cet itinéraire de peur de crever un pneu dans cet endroit.

Tim prévoit aussi de faire un grand voyage à vélo un jour… Peut-être l’année prochaine…

Plus d'info:
* Interstate 80
* Great Salt Lake Desert

Friday, June 26, 2009

Le Vieux Fidèle

Je ne brûle pas les étapes en parlant dès maintenant du "Vieux Fidèle", Old Faithfull, le plus célèbre geyser de Yellowstone National Park qui jaillit régulièrement plusieurs fois par jour. Non, je voyage mais dans le temps cette fois.

Il y a 23 ans, quelque part au cœur de l’Illinois, au nord-est de Peoria se trouve Metamora, une petite ville dans laquelle vit « ma famille américaine », Greg, Cindy, Natalie, Monica et Valérie. J’avais eu la chance et la joie de découvrir avec eux pour la première fois le mid-west, le Mont Rushmore, Bad Lands, Wall Drug et Yellostone !
Aujourd’hui nous avons réussi à nous réunir à nouveau. Ils sont venus de Metamora pour me retrouver près de Ottawa. Nous avons parlé du bon vieux temps et des merveilleux souvenirs de voyage que nous avons ensemble.

Nous parvenons à nous retrouver avec ma famille américaine tous les dix ans. Pas aussi régulièrement que els éruptions du « Vieux Fidèle » mais quand même.

Plus d’info:
* The Old Faithful geyser
* Peoria IL est souvent appelé "mainstream America": a little more about it.PS: aujourd’hui j’ai dépassé le cap des 1000 miles parcourus depuis New York

Thursday, June 25, 2009

C'est une question de temps

Aujourd'hui est un jour spécial dans mon périple cycliste, une expérience qui ne se renouvellera que trois fois au cours du voyage: j'ai perdu une heure !
Comme les Etats-Unis couvrent un territoire immense le pays est divisé par 4 fuseaux horaires et je viens de passer de la zone de la côte est à la zone dite "centrale". Curieusement la démarcation ne coincide pas avec la frontière entre l'Indiana et l'Illinois, mais quelque part en Indiana, entre Jasper county et Newton county.
Ces comtés sont découpés en carrés. Au sud de Newton, se trouve le comté de Benton qui, contrairement au premier se trouve dans la zone de la côte est. Comme il faut bien s'occuper l'esprit en pédalant, je me retrouve à échaffauder des schémas politique complexe à partir de cette situation.
D'abord chaque comté peut décider de son rattachement à l'une ou l'autre des zones. Chaque comté a aussi sa propre cour de justice et constitue un élément essentiel de la démocratie américaine.
Dès lors le comté de Newton fait usage de son droit et se met à l'heure de l'Illinois voisin et non de l'Indiana.
En pédalant, et le soleil qui cogne dur n'avait rien à y voir, je remarque que les champs deviennent plus larges et des exploitations laitières plus grandes que jamais. L'Illinois est le grenier à céréales de l'Amérique.
J'ai traversé le frontière de l'Etat près d'un petit village nommé Hopkin Park. Ca avait l'air d'un endroit plutôt pauvre. Tandis que je passe devant eux, les travailleurs dans les champs m'adressent des signes amicaux.


More info:
* After a quick check on 'What time is it in Indiana?', it looks like the proximity of Chicago attracted some of the northern counties on the border with Illinois to use the Central time zone.

Wednesday, June 24, 2009

Donnez-nous notre pain quotidien

Quant on doit rouler pendant un bon moment, le départ idéal consiste à rouler pendant une vingtaine de kilomètres à jeun avant de s'arrêter pour un gros petit déjeuner dans le genre d'endroit où ils servent des "Lumber Jack" parfois aussi appelés des "Big B".
Si le nom varie, la base reste la même, ce sont des solides pancakes, épais, gorgés de sirop d'érable et qu'on mange accompagné de saucisses, d'oeufs et de jus d'orange.
Malheureusement, je ne peux pas compter à chaque fois que je trouverais un tel remontant sur mon chemin.
Alors ce matin, j'en ai bien profité en m'arrêtant à Silver Lake à un croisement où siégeait fièrement le "Kieffer's Iron Skillet".

Les gens du coin viennent là pour prendre leur petit déjeuner et bavarder un peu avant de partir au boulot. Au bout de chaque table, contre le mur, il y a un petit casier en bois avec un petit livre. Sur la couverture il est écrit "notre pain quotidien". J'en saisis un et je l'ouvre au hasard. Le livre est construit comme un éphéméride, avec une page par jour. J'ouvre au 22 juin et je lis:

"Versailles a été instituée capitale de la France en 1682 et elle l'est resté (presque) sans discontinuer jusqu'en 1789 date à laquelle Paris reprit sa place et son rôle"...

Le livre poursuit en comparant la façon dont Louis XIV avait organisé le cérémonial de la Cour en imaginant tout un ensemble d'épreuves pour accéder à son trône tandis que le trône de Dieu est ouvert à tous.

Ce livre qui semblait m'attendre, pour me parler de la France depuis Silver Lake dans l'Indiana, m'apparaît comme un signe et je repart de cette étape avec le poids supplémentaire du "daily bread" dans mes bagages.

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Interlude

Nous profitons d'une petite pause dans le rythme effréné des messages de Nicolas (mais où trouve-t-il le temps de pédaler !) pour vous donner quelques informations sur ce site et le bilan d'étape de l'engagement de Nicolas.

D'abord la site dans sa version française a reçu plus de 600 visiteurs uniques pour ces trois premières semaines de fonctionnement. C'est n'est pas trop mauvais pour un site qui commence à peine à être référencé par les moteurs de recherche, mais nous devons faire beaucoup mieux.

609 euros ont été collectés à ce jour. Merci à tous pour votre générosité !

3 personnes ont fait la démarche de s'inscrire sur le fichier des volontaires pour le don de moelle osseuse à la suite de la prise de conscience déclenchée par Nicolas. Comme l'examen d'entrée dans ce fichier est plus select que celui de Polytechnique, tous n'ont pas abouti, mais que ce soit une motivation de plus pour faire la démarche !!

Jean-Yves - dont c'est la spécialité - prépare un évènement ludique pour récolter plus de fonds et toucher un public plus large. Nous publierons les infos sur ce site dès que les choses se préciserons.

Denis libère son énergie créative pour faire le logo que nous allons faire imprimer sur des t-shirts.

Sébastien nous offre une campagne adwords pendant trois mois.

Surtout,Surtout,Surtout...
...Toutes vos idées, suggestions, participations pour faire vivre ce site et, à l'occasion du défi de Nicolas, sensibiliser un public le plus large possible au don de moelle osseuse, sont les bienvenues.

Tuesday, June 23, 2009

Une borne sur le Lincoln Highway

En pédalant vers le centre de Fort Wayne, Indiana, je suis passé plusieurs fois devant les panneaux rappelant la "Lincoln Highway". Sur le Harrison Street Bridge, une de ces bornes me pousse à faire le point sur mes progrès.
La Lincoln Highway est la première route reliant l'océan Pacifique à l'océan Atlantique, achevée en 1913. Plus précisément la route relie même Time Square à New York et Lincoln Park à San Francisco. A Fort Wayne, la borne indique que j'ai fait 1165 kilomètres depuis New York et qu'il m'en reste 4280 jusqu'à San Francisco.
Je n'ai pas prévu de suivre cette Lincoln Highway tout le long car elle traverse les États du Sud, Colorado, Utah, Nevada... alors que mon itinéraire passe plutôt par le Nord.
Mais même par un autre chemin, cette borne indique bien que San Francisco est à 5445 kilomètres de New York. Pour comparer mon estimation avec Google Maps mettait SF à 5000 kilomètres de New York... encore un peu moins loin.

Le tracé de la Lincoln Highway à l'origine était extrêmement sinueux et il a depuis été corrigé pour réduire la trajet.

Ce soir je dormirai à South Whitley, un peu à l'Ouest de Fort Wayne qui marque le point d'arrivée de cette deuxième semaine. Normalement j'ai déjà parcouru 1080 kilomètres et il m'en reste 4000. Ça fait 20% du chemin accompli.
Hier j'ai du prendre soin de mon vélo qui avait un problème de frein et aujourd'hui j'ai du prendre soin du cycliste qui avait un problème derrière le genou droit.
"qui veut voyager loin ménage sa monture".

More info:
* Mon kilomètrage détaillé jour par jour
* Tout sur la Lincoln Highway

Monday, June 22, 2009

Un parc ET une église ouverte

Au centre de Fort Wayne, Freiman Square est un joli parc avec une sculpture de Calder à un bout.

Mais le dimanche matin, vers 10h30, le parc devient aussi une église à ciel ouvert où le pasteur Ron Bodendorf propose, depuis plus de sept ans, des prières, des hot-dogs et des sodas.
Au moment où j'approchais du parc ils étaient en train de ranger le matériel d'un petit groupe de musique qui avait joué lors de la cérémonie.

Je m'arrête et je vais discuter un moment avec le pasteur Ron. Il m'invite à partager un peu de nourriture avec eux et, comme il l'avait fait pour le jeune homme qu'on voit sur cette photo, il fait une courte prière pour moi, me souhaitant une bonne route jusqu'à San Francisco.
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Sunday, June 21, 2009

Pas de vélo aujourd'hui



"Elle est retrouvée.
Quoi ? L'éternité. C'est la mer allée avec le soleil."

from 'L'Eternité' (Arthur Rimbaud)

Saturday, June 20, 2009

Sur la route

Je joue à cache-cache avec la pluie. Je l'attendais vers 03:00 am mais je ne l'ai entendu approcher que vers 05:00 am, encore à distance. Je comptais le délai entre l'éclair et le coup de tonnerre pour évaluer la distance qui lui restait à parcourir (nombre de secondes x 300 m = estimation de la distance de l'orage). Comme je m'attendais à de la grêle, on m'avait conseillé de planter la tente sous un arbre. Mais cela est risqué en cas d'orage ... quel dilemme ! J'ai tout plié et cherché un abri en dur pour y finir la nuit.
Je suis partie sur la route, de toutes manières j'y étais déjà. La pluie ne m'a donc pas rattrapé. J'ai passé la matinée en une sorte de course contre la pluie, essayant de rester à niveau du ciel bleu. Je me suis fait prendre un peu avant 11:30 am, sur la route 613 entre Leipsic et Continental. Pas de beaucoup. Après manger, j'étais de nouveau sur la route, je veux dire sur LA route :
Quelques décennies plus tards, dans les pas de la "beat generation", lisant Jack Kerouac d'une main, conduisant mon vélo de l'autre et déclamant 'Sur la route':

"L'air était doux, les étoiles si jolies, la promesse de petites ruelles pavées si grande, que j'ai pensé que j'étais dans un rêve."

Malheureusement, cette route 66 est une route départementale et non la mythique "US Route 66", dont la majeure partie n'existe plus. Elle ne passerait même pas par l'Ohio, ni l'Indiana où je suis retrouvé ce soir.

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Friday, June 19, 2009

Strawberry fields for ever

Mais pas que strawberry en fait, du blé et du maïs aussi.

Au bout de quelque temps passé en Ohio il devient clair que les routes par ici sont plus droites et plus plates. Un rapide coup d'oeil sur une carte suffit à se rendre compte que les routes deviennent toutes droites, d'est en ouest et du nord au sud.
Le terrain devient plus plat, les champs deviennent plus vaste, les fermes deviennent plus grandes, jusqu'à ressembler parfois plus à des usines modernes qu'à des exploitations agricoles.

Cette petite maison le long de la route reste là comme un manchon à air. Pour témoigner de la force du vent.
"Let me take you down, 'cause I'm going toStrawberry Fields..."

Thursday, June 18, 2009

Soyons positifs !

La pluie verdit les champs d'Ohio. Il pleuvait encore un peu aujourd'hui, et j'en ai profité pour tester l'équipement que j'avais prévu en cas de pluie.

Le résultat est le suivant :
1- je suis mouillé
2- la seule solution reste le poncho, efficace à défaut d'être sexy.
Ce matin, la météo prévoyait de la pluie pour les prochains jours sur l'Ohio. Comme en voile, le temps est l'invité surprise du voyage. Si aucun orage ne dure indéfiniement, une demi-heure est particulièrement long quand vous êtes en dessous ... et la quantité d'eau reçue proportionnelle !
Localement, les orages peuvent être très soudains. Le soleil peut briller entre deux nuages, alors qu'il pleut des cordes. Cela peut s'arrêter juste 20 secondes et repartir aussitôt. Bizarre, bizarre.
En arrivant au Country Stage Campground, je suis accueilli et invité à diner par un groupe de campeurs. Richard et sa femme organise leur déjeuner annuel, une sorte de réveillon en juin, avec pleins de carbohydrates pour mieux rouler sous la pluie demain.


Plus d'infos:
* Country Stage Campground, Rd. 1031, Nova OH

The enlighted rider

La route 224 traverse l'Ohio d'est en ouesten une ligne droite. En pédalant, mon attention est attirée par la silhouette inhabituelle d'un cycliste sur un "recumbent" comme ils appellent ces drôles de machines. En m'approchant je remarque que celui-ci trimballe une quantité impressionnante de bagages sur sa machine, ce qui le signale aussitôt comme un confrère voyageur au long cours.
- Salut. Où allez-vous ?
- Colorado. Et vous ?
- San Francisco !

On s'arrête et on discute un moment. Non seulement ce gars est le premier voyageur au long cours que je rencontre mais il est aussi la personne qui a fait le plus de kilomètres puisqu'il en est à sa quinzième traversée des Etats-Unis !

Il s'appelle Hans, le révérend Hans Myors. Il habité en Georgie pendant 4 mois par an et le reste du temps il sillonne le pays sur sa drôle de machine, allant d'un endroit à l'autre et d'une église à l'autre.

Hans parle avec enthousiasme de son existence nomade. Malheureusement, il doit filer car il est attendu à Colombus dans deux jours et il n'y a pas de temps à perdre. Comme mon itinéraire doit me conduire dans la direction opposée et que ça me ferait faire un trop grand, nos routes se séparent là. Chacun va à son propre rythme en poursuivant sa propre idée.

Plus d'info:

Youngstown,Youngstown... morne plaine !

En pédalant à travers Youngstown, Ohio, je repense à cette publicité parue autrefois à Seattle, à l’époque ou la ville était plonge dans la dépression : "que la dernière personne à quitter Seattle éteigne les lumières derrière elle".

Je cherchais simplement un endroit ou prendre un petit déjeuner. De loin, si on fait abstraction de la route qui est dans un état déplorable, Youngstown ressemble à n’importe quelle autre ville avec quelques immeubles importants hauts pour lui donner.

J’attendais avec une certaine impatience cette étape qui était censée représenter la plus grande ville sur le chemin depuis mon départ de New York. Mais tout est fermé à Youngstown. Plus que fermé, à l’abandon.
En Pennsylvanie j’avais déjà traversé des villes en pleine crise comme Hazleton ou New Castle, mais rien d’aussi déprimant que Youngstown.
Il est neuf heures, il y a très peu de gens dans les rues et aucun n’a l’air d’être un cadre affairé se rendant au bureau. Finalement je trouve un endroit qui ressemble à un restaurant. La pièce est sombre, les tables sont vides. Derrière son comptoir la serveuse parle à un type qui n’a pas l’air d’un client. Elle ne sert pas de petit-déjeuner mais elle m’indique un endroit où je pourrais trouver quelque chose à manger. Finalement je me perds et je renonce. Le ventre vide je reprends ma route, cap au sud. Un type avec lequel je discute un peu plus tard dans une station-service me dit que Youngstown a eu son heure de gloire dans les années 50, quand la ville était ouverte et dynamique. L’industrie de l’acier était en pleine expansion et Youngstown était au cœur de la « vallée de l’acier » qui s’étend de Cleveland, Ohio à Pittsburgh, Pennsylvanie. Depuis l’acier a déménagé et visiblement le secteur de la restauration aussi qui s’est déplacé quelque part au sud de Youngstown où on peut encore trouver un petit-déjeuner.
Sur ma route je croise ce groupe de “Pro Life”, chapelets à la main, qui prie à voix haute la long de la route 7.


Plus d'info:
* Youngstown
* Steel Valley Authority

Ohio

Me voila en Ohio. Cela fait au moins 2 ou 3 kilomètres que j’ai passé la frontière. Il n’y a pas de signes pour indiquer le passage de la frontière des Etats sur le chemin cyclable entre New Castle et Lowellville. Ce lundi soir, cette jolie petite ville accueil un « show de voitures américaines typiques » avec des barbecues, de la bière, de la musique des années 50 et une foule bon enfant qui déambulent dans les champs parmi lesquels trônent d’amusantes guimbardes.

Comme il est déjà 19 heures je ne m’attarde pas trop et je me mets en quête d’un endroit où dormir. Le commissariat de police me propose de m’installer dans le champ derrière la caserne de pompiers. Ce soir je dormirai en Ohio !


Wednesday, June 17, 2009

Le Candy Shop de Tom

Le temps s'est arrêté au Cumming's candy shop. Enfin presque. Déjà du dehors, il a l'air différent des autres boutiques. C'est sans doute ça qui m'attire.
Tom représente la troisième génération de propriétaire de la boutique. Jason me sert un expresso et un mufin. C'est un vrai expresso. Une de ces choses sis rares aux Etats-Unis. Les beans sont très grillés à Pitttsburg, selon la méthode traditionnelle américaine. Le magasin de Tom a été inauguré en 1903 et les derniers travaux datent des années 40.
Il fait un peu sombre dans la boutique. On peut s'asseoir dans la seconde partie de la boutique, sur des bancs en bois qui se font face.
L'histoire a commencé comme une simple boutique de bonbons après la guerre où les gens s'arrêtaient pour prendre une glace et un soda. Depuis une dizaine d'années on peut aussi y prendre un café. La pièce maîtresse est une énorme caisse enregistreuse. Elle trône fièrement à coté du distributeur de bonbons et Tom, de temps à autres, la fait tinter pour la plus grande joie des clients.

Tuesday, June 16, 2009

Comment perdre ses kilomètres en trop ?

De temps à autres je croise des épouvantails le long de la route, comme celui-ci…

Mais aujourd’hui la chose qui m’effraye ce sont les statistiques de ma progression. Cela fait sept jours que je suis parti. Je profitai d’une journée pour me reposer et faire le point (la lessive est toujours un moment privilégié pour se livrer à de savants calculs en regardant tourner les tambours).
En une semaine, j’ai parcouru plus de 700 kilomètres selon le compteur de mon vélo et 544 kilomètres selon Google. J’en déduis que j’ai fait 150 kilomètres de détours inutiles… Voilà qui est vraiment inquiétant !
Si je prolonge ce raisonnement la distance totale de mon voyage n’est plus de 5 100 kilomètres mais de 6 700 !
Bien sûr, je me suis perdu quelques fois, mais il n’y a pas de raisons que cela cesse.
Et puis il y a les distances entre les campements et les étapes que je n’avais pas inclus dans mon calcul avant le départ. Aujourd’hui mon camping pour la nuit est à 15 kilomètres de la ville. Aller. Mais le vrai coupable de ces 150 kilomètres supplémentaires ce sont les petites routes de campagne. Ce sont elles qui freinent mon élan vers l’Ouest !

Hum... I guess you're right Jim:
"There is unrest in the forest
There is trouble with the trees"
(from 'The Trees', The Rush)

http://www.deezer.com/track/905341

Bikers à Kittanning

Visiblement les rassemblements de motards ne sont pas l’apanage exclusif de Daytona beach. Ici, au cœur de la Pennsylvanie, les motos sont de sortis le week-end sur les routes. En m’arrêtant dans un Deli perdu du coté de Burnside, je rencontre une de ces équipes. Ils sont venus, la plupart sur des Harley, dans la rue qui longe la rivière Kittanning. La moto représente une activité importante pour cette petite ville, 60 kilomètres au nord de Pittsburg. Les motos et les pièces détachées se revendent, tout comme les t-shirts et les accessoires sans compter l’économie des rassemblements : principalement à base de nourriture et de bière mais aussi les ateliers des tatoueurs qui travaillent sur place.
Pour être un « deux roues » moi-même, je constate quand même que les profils des conducteurs sont bien différents quand la machine a un moteur !

Monday, June 15, 2009

Considération sur les routes de Pennsylvanie

Leçon numéro 3 : les petites routes de campagnes sont trop sinueuses et les cartes pas assez fiables pour celui qui circule en vélo !
Evidemment, elles sont aussi plus agréables, avec peu de voitures et des jolis paysages. Bien sûr elles offrent l’avantage de démontrer que, contrairement à ce qui est parfois avancé, Mac Donald ne se sont pas encore installés dans TOUS les Etats-Unis.
Oui, mais…
Elles ne sont pas fiables car elles se mélangent toutes et changent de noms comme de directions (et inversement). En clair, vous l’aurez compris, je me suis perdu à nouveau et je me sens prisonnier d’un dédale où les routes ne vont nulle part et où les gens auxquels je demande mon chemin ont un accent qui rend leurs indications incompréhensibles.

Le réseau de routes de Pennsylvanie a été dessiné à l’européenne, loin de l’image rectiligne et symétrique que nous avons souvent de l’organisation de l’espace dans le centre des Etats-Unis. En avançant dans ce dédale, je repense aux premiers pionniers qui traversèrent ces mêmes bois, ces mêmes collines et ces rivières.

Dam(n) it!


La route 192 avance tranquillement dans une sorte de vallée qui s’ouvre sur State College, la ville dans laquelle est installée l’Université de Pennsylvanie, « State College ».
Ce matin, après une première averse, le soleil brillait et c’était une vraie joie de pédaler sur cette route si tranquille. Au début...

En arrivant à « State College » ma roue avant se dégonfla rapidement, me contraignant à un arrêt délicat en descente sur une route chargée. Je regonflai ma roue rapidement, juste histoire de tenir encore un peu avant de m’atteler à un diagnostic plus précis. En avançant vers Philipsburg, je ne trouvai pas de meilleur chemin que la route 322. A cet endroit la route n’est pas catégoriquement interdite aux vélos, mais ceux qui ont l’audace de s’y aventurer le font à leurs risques et périls. Finalement je parvins à sortir de Philisburg et à réparer pour de bon ma roue dans une station service. Mais en repartant je me trompe de route et je me retrouve à nouveau à Philisburg !

Je me résigne à demander mon chemin à une famille qui se tient réunie sous le porche de leur maison. Tim et Judy sont très serviables et ils m’expliquent l’itinéraire pour rejoindre Curwensville. En discutant un peu, Tim s’enthousiasme pour mon projet et il me propose de m’aider en faisant une prière pour moi afin que mon voyage se passe bien. Sitôt dit, sitôt fait, nous voilà, Tim, sa femme et moi, priant au bord de la route.

Sous ses bons auspices, je reprends mon chemin… je monte la colline, bien… je passe devant la grange, bien… je dépasse l’église, bien… je tourne à gauche, bi… non, mince, demi-tour. Voilà. Ca y est, maintenant j’y suis ! Voici la route de Curwensville et son barrage à coté duquel il y a le camping.

Plus que 18 kilomètres à faire, le barrage ne devrait plus être bien loin ! Sauf qu’à Curwensville, je prends la route qui contourne le lac par l’autre coté. Encore raté !
Finalement je retrouve la bonne route, qui n’est pas si bonne que cela car elle est sacrément pentue. Arrivé au bout, je ne trouve toujours pas de camping….
Plus d'info:
* Philipsburg seemed a depressed city

Sunday, June 14, 2009

Au centre de la Pennsylvanie

Je viens d'atteindre le milieu de ma carte de la Pennsylvanie, à l'endroit de la pliure. Je suis exactement au milieu de cet état qui forme un rectangle parfait. Quelques kilomètres avant d'arriver à Rebersburg je vois ce signe et juste après je croise un petit garçon qui revient de la ville sur une cariole tirée par un poney.

La dame qui tient l'épicerie de Rebersburg habite à Lavonia, un village que j'avais traversé un peu avant. Elle me dit que trois filles sont passés par là. Elle sont repartis il y a à peine une heure, après leur déjeuner. Ce sont des étudiantes qui font le trajet de New York à San Francisco à bicyclette ! C'est fou ce qu'il y a comme monde qui fait cette route à vélo...

Je préfère quant à moi prendre mon temps et m'arrêter pour la nuit dans un petit bungalow isolé que possède Louis J. Peachey, un entrepreneur amish. Louis J. Peachey dirige une assez grosse usine qui fabrique des palettes en bois. Il me reçoit dans son bureau à l'usine et nous discutons un moment et il me dessine une carte pour que je puisse trouver mon chemin jusqu'à son bungalow.
Il se passe plein de choses par ici. Sur le chemin je tombe sur l'installation d'une vente aux enchères qui aura lieu samedi. Des couettes, des manteaux, des meubles en chênes et en pins, des outils de construction, des arbres, des buissons et autres types d'articles de puériculture... tout va être vendus aux enchères au profit de l'hôpital.
Je range mon vélo le long d'une maison, sous une fenêtre. Sara est de l'autre coté, en train de nettoyer les carreaux. Elle me décrit la vente aux enchères de samedi et je lui demande :
- "On m'a toujours dit que la nourriture amish était délicieuse. Où puis-je en gouter par ici ? "
- "Nous en servons ici même samedi!"
- "Mais je serais parti avant samedi... N'y a t'il pas d'autres endroits sur le chemin ou je puisse goûter à la nourriture amish?"
- "Je ne sais pas. Ici en tout cas nous servirons des pizzas, des burgers et des frites....
En fait je crois que je ne vais rien manquer !

Plus d'info:
* Centre Pallets LLC, Louis J. Peachey, 118 Pallet Dr Rebersburg PA 16872 (814) 349 8693
* Amish in Pennsylvannia